L’envie d’apprendre, de comprendre et de partager

Cette semaine, une interview issue du site Anahita, créé par Aminata Touré, une étudiante en L2 Biochimie.

Jamy Gourmaud fait partie de ma vie depuis l’école. Les profs nous passaient des vidéos de “C’est pas sorcier !” en classe de sciences. J’aimais comprendre grâce à ses expériences, ses exemples et ses maquettes. De grand frère surdoué, il est devenu, au fil des années, le prof idéal. Dans “Le monde de Jamy”, il explore la planète, avec le même talent, pour rendre compréhensible à tous des phénomènes complexes. Il est un lien entre les scientifiques et le grand public, grâce à son enthousiasme et sa curiosité. Je suis très heureuse qu’il ait accepté de répondre à mes questions, de partager son parcours personnel et professionnel, ainsi que des conseils. Le tout avec une grande générosité. Merci Jamy !

Avez-vous des rituels pour commencer votre journée ?

Oui, je me lève assez tôt et mon premier rituel, c’est le silence. Beaucoup de gens se lèvent, allument la radio ou se précipitent sur leur téléphone. Moi, j’ai besoin d’un quart d’heure ou d’une demi-heure de silence avant de commencer ma journée.

Et avez-vous un rituel pour terminer votre journée ?

Je retire mes lunettes !

Qui étaient vos modèles ou vos mentors ?

J’ai grandi en Vendée, dans l’ouest de la France, et mes mentors ont plutôt été des enseignants, des profs, des journalistes de la presse locale qui sont inconnus du grand public. Plus tard, j’ai eu la chance de rencontrer des personnages inspirants. Je citerais le philosophe Michel Serres qui nous a malheureusement quittés il y a un an. Je l’appréciais beaucoup. Je l’apprécie toujours d’ailleurs. Quand je le lis aujourd’hui, il est éternel.

Quelle a été la pire expérience professionnelle que vous ayez vécue ?

Parfois, les moments difficiles quand on les vit se révèlent ensuite comme les plus formateurs, les plus constructifs. Par exemple, pour un de mes premiers documentaires, je me suis retrouvé à filmer des enfants dans des mouroirs en Roumanie. C’est le pire moment d’une vie que de filmer des enfants en train de mourir devant vos yeux. Mais cette expérience m’a transformé. Avec le recul, je me dis que je ne serais pas devenu qui je suis aujourd’hui si je n’avais pas vécu cet épisode.

Quelles applications vous sont indispensable dans votre smartphone ?

Google Maps qui m’est très utile pour me déplacer ; Waze également. Je lis beaucoup la presse en version numérique et j’ai les applications du Monde, du Figaro, du Parisien, etc. J’utilise Spotify également, j’écoute aussi bien Benjamin Biolay que les Beatles ou Vivaldi.

Quelles sont les certitudes dont vous vous êtes détaché avec le temps ?

Je n’ai jamais eu de certitudes. Jamais. Comme je vous le disais, je doute, donc je n’ai pas de certitude. Sauf que la Terre est ronde, je ne mets pas en doute cette vérité scientifique (rires).

Avec l’âge, vos priorités ont-elles changé ?

Le rapport au temps. Prendre le temps. Je suis quelqu’un de lent. J’aime prendre le temps de faire les choses, j’ai toujours été un peu comme ça mais encore plus aujourd’hui. J’en mesure aujourd’hui davantage le bénéfice.

Comment gérez-vous les conflits au quotidien ?

Je n’aime pas les conflits. Comment je les gère ? D’abord écouter, se dire qu’on n’a pas forcément raison, comprendre la façon de penser de l’autre ce qui permet parfois de réviser son jugement ou de réviser la façon dont on va dire les choses. Très souvent, les conflits reposent sur une incompréhension davantage que sur une opposition de fond. Ce qui ne signifie pas que tout le monde doit être d’accord mais qu’avant qu’une opposition devienne conflit, il faudrait s’écouter et essayer de se comprendre.

Comment maintenez-vous votre niveau d’énergie et de productivité ?

Par l’envie tout simplement. Ce qui me motive, c’est l’envie d’apprendre, de comprendre et de partager. Partager ce que j’ai appris, partager le plaisir que j’ai eu à apprendre.

Quel conseil donneriez-vous au jeune homme que vous étiez à 20 ans ?

De continuer de faire ce qu’il a fait. Je ne regrette rien.

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